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Troubles du spectre autistique et méthodologies adaptées.

Création d'une farde PECS:

Picture Exchange Commmunication System (Système de Communication par Echange d'Images)

 

Inventé en 1985 aux Etats-Unis, le PECS est un outil de communication qui stimule le langage oral.

La personne (l'enfant) va communiquer par rapport à une émotion, un besoin, une envie, pour faire des choix ou une demande.

C’est elle qui va initier la communication, qui va faire des demandes par elle-même.

Cette méthode se pratique avec deux intervenants, l'un face à l'enfant et l'un derrière ce même enfant. L'intervenant en face ne dit rien, il montre juste une main tendue au départ, cela évoluera par la suite en fonction des phases.

L'intervenant derrière lui va l'accompagner dans ses gestes pour qu'il puisse comprendre ce que l'on attend de lui, il réoriente toujours l'enfant face à l'intervenant en face de lui et dans l'action à réaliser.

Il sera important d'encourager l'enfant par de simples mots comme bravo, très bien.

L'apprentissage se fera d'abord avec des objets, ensuite avec des photos, ensuite avec des images et enfin avec des pictogrammes.

IL est important de connaitre les goûts et les intérêts de l'enfant qui peuvent varier d'un jour à un autre.

Professeur : Madame Frère Sylvie.

Travail réalisé  par :

Daphné De Tiège, Véronique Eeckhout, Maryline Morin, Alicia Sotorres Cabanillas et Séréna Zinga.

Sources :

 

http://www.arasaac.org/index.php               (source pictos)

Phase 1: les objets réels:

Matériel: une image et l'aliment visible en petits morceaux sur une assiette.

L'apprentissage se fait par une image d'un aliment que l'enfant apprécie et souhaite manger.

L'image se trouve au centre de la table et au coin de la table se trouve cet aliment en morceau sur une assiette.

L'intervenant en face a la main tendue et attend que l'enfant dépose l'image dans la main.

Il ne le fera pas.

L’intervenant derrière lui, va lui prendre la main et prendre l'image pour la mettre dans la main de l'intervenant en face de lui.

L'intervenant en face de lui dira : « tu veux un biscuit» et il lui donnera son morceau de biscuit.

Refaire cette étape trois à quatre fois par jour jusq'au moment où l'enfant sait prendre l'image par lui-même et la dépose dans la main de l'intervenant.

Si cela ne fonctionne pas, il faudra changer d'aliments.

Avant de passer à la phase deux, cela doit être acquis.

Phase 2: introduction de la farde de communication:

Matériel: la farde de communication et l'aliment visible en petits morceaux sur une assiette.

 

L'image sera placée sur la farde de communication.

L’enfant devra la prendre sur la farde et la donner dans la main de l'intervenant en face de lui.

Cela se fera également avec des aliments que l'enfant apprécie manger.

 

Une fois acquis, la farde sera déplacée loin de la table, l'enfant devra se lever et aller chercher l'image sur la farde pour la déposer dans la main de l'intervenante en face de lui à table.

S'entrainer trois à quatre fois par jour et une fois acquis, passer à la phase trois.

Phase 3: discrimination d'images:

Matériel: la farde de communication et les aliments et intrus cachés.

 

L'enfant va apprendre à faire des choix, plusieurs images seront scratchées sur la farde, deux d'aliments qu'il apprécie et un intrus.

Exemple: un biscuit, une boisson et un paquet de mouchoirs.

Cette fois-ci, l'enfant ne voit aucun aliment réel sur la table, tout sera caché.

L'enfant devra prendre une image dont il a envie et le donner dans la main de l'intervenant en face de lui et il recevra l'aliment qu'il demande.

Le réaliser avec un changement de place des images.

Une fois cette phase acquise avec des aliments, nous pouvons introduire des jeux ou des objets que l'enfant apprécie.

S'entrainer jusqu'à ce que l'enfant arrive à choisir l'image de ce qu'il souhaite exactement avant de passer à la pahse suivante. 

Phase 4: structuration de la phrase :

Matériel: la farde de communication et des aliments, objets...cachés.

 

La farde sera devant l'enfant avec trois images, il choisira une image mais cette fois elle devra être posée dans la farde à côté de l'image "je veux" collée sur la bandelette dans la farde.

L'intervenant derrière l'enfant devra déscratcher la bandelette avec l'enfant et la donner dans la main de l'intervenant en face de lui.

L'intervenant en face de lui pointe la première image et dit "je veux", ensuite

il pointe la deuxième image et dit "un biscuit".

Il lui donnera alors le biscuit qui était caché.

L'intervenant derrière l'enfant l'aidera jusqu'au moment où il aura compris qu'il doit mettre l'image sur la bandelette et la donner à l'intervenant en face de lui.

L'enfant devra lui-même arriver à pointer la première et la deuxième image.

L'enfant viendra interpeller l'intervenant avec sa bandelette et lui donnera, celui-ci lui dira alors :

 "je veux manger une banane".

Les "images adjectifs" seront déjà intégrées dans cette phase.

L'enfant pourra passer à la phase cinq une fois cette phase acquise.

Phase 5: que veux- tu ?

Matériel: la farde de communication et les objets placés où ils se trouvent comme d'habitude.

 

La farde sera fermée devant l'enfant et déposée sur la table.

L'enfant devra pouvoir répondre à la question de l'intervenant "que veux- tu?" en choisissant l'image "je veux" et d'autres images pour demander ce qu'il souhaite.

Il devra les placer sur la bandelette dans le bon ordre et la déposer dans la main de l'intervenant.

Il devra pointer du doigt les images l'une après les autres et l'intervenant dira "je veux une petite balle bleue" par exemple.

L'intervenant lui donnera ce qu'il a demandé.

Il pourra ainsi faire ses demandes par lui-même auprès de l'intervenante même en dehors de la table.

Il se sera exercé auparavant avec l'intervenant qui sera, non plus à la table, mais dans la pièce.

L'enfant pourra passer à la phase six une fois celle-ci acquise.

Phase 6: question?

Matériel: la farde de communication et les objets placés où ils se trouvent d'habitude.

 

L'intervenant pose une question, exemple : « qu'as-tu mangé ce matin? »

L'enfant devra choisir dans ses images disposées dans la farde.

Les placer dans le bon ordre sur la bandelette et donner la bandelette dans la main de l'intervenant.

L'enfant pointera les images l'une après l'autre et l'intervenant dira par exemple: « j'ai mangé une pomme ».

La méthode ABA :

Autisme et ABA | I.M.E. petite enfance de la Maison du XXIe siècle

Autisme et ABA | I.M.E. petite enfance de la Maison du XXIe siècle

Lire la vidéo

Sources :

 

Frère, S. (2019-2020) Approfondissement de problématiques spécifiques à l’orthopédagogie : Le spectre de l’autisme. Haute École Bruxelles-Braban : He2b Defré, Bruxelles.

Video : https://youtu.be/sCSvNk53VVg

Suite à la vision de ce  film :

« AUTISME et ABA » Illustrations par la Maison du XXIe siècle de Saint Dié des Vosges.

Il nous a été demandé de relever les différentes phases de la méthode A.B.A.

La méthode A.B.A      Applied Behavior Analysis (Analyse Comportementale Appliquée)

Science vouée à la compréhension et à l’amélioration du comportement humain.

Ce film nous présente les quartes premiers mois d’accompagnement d’enfants atteints de T.S.A. (Troubles du Spectre Autistique)

Première phase         LE PAIRING   C’est l’art de créer la relation avec l’enfant.

Cette étape constitue le socle de la relation.

Il s’agit de s’associer avec tous les jouets, objets, items qui plaisent à l’enfant et  de jouer avec lui  pour créer la relation. -> L’éducatrice se met comme troisième élément entre l’enfant et son objet. Ceci dans le but d’ établir un lien de confiance.

Elle  associera la parole au geste, avec l’emploi de verbes d’action, par exemple: « lance » en même temps que l’enfant lance la balle.

L’éducatrice peut également proposer des objets qui pourraient intéresser l’enfant et conforter le pairing en les utilisant :

  • Lorsque l’enfant a un intérêt pour l’objet, il le manipule, essaie de le faire fonctionner, mais n’arrive pas. Il ne demande pas d’aide, ne tend pas l’objet à l’éducatrice, ne communique pas, car il ne la connait pas encore assez.L’éducatrice prend l’objet et le fait fonctionner, ce qui réactive l’échange et l’enfant se rapproche d’elle pour voir l’objet.L’enfant a développé toutes les compétences en autonomie pour ne pas avoir interagir avec les personnes.

L’éducatrice associe sa voix, son toucher de manière répétitive aux objets que l’enfant manipule.

Le pairing consiste également à se mettre dans le champ de vision de l’enfant, non pas pour qu’il la regarde spécifiquement dans les yeux, mais pour lui montrer qu’elle peut jouer avec lui, qu’elle est drôle, qu’elle peut lui proposer des choses amusantes. Elle prend ensuite un autre objet pour interagir dans le jeu de l’enfant.

Pendant le pairing et en tout temps, l’éducatrice commente les actions de l’enfant.

Tous les comportements adaptés et positifs seront commentés, félicités, et on va y accorder de l’attention, car c’est ce type de comportement qu’elle veut voir se reproduire.

Tant que la relation de confiance n’est pas établie avec l’enfant,  l’éducateur ne peut pas passer à l’étape suivante.

Deuxième phase   le TRAVAIL INTENSIF SUR TABLE  (ITT) 

C’est la  mise en place des programmes et des apprentissages

 

​ Ce n’est qu’à partir du moment où cette relation est créée que l’éducatrice peut passer au travail instructionnel, qui consiste à aider l’enfant à suivre et à comprendre des consignes.

 

Il est enclenché dès que le pairing a permis d’établir une relation avec l’enfant et qu’une évaluation  (le VB-MAPP) a été réalisée pour en déterminer  les objectifs et que le  programme d’intervention a été défini.

 

Les séances de travail sont assez courtes, de  5 à 7 min selon la compétence de l’enfant à rester assis à table. On travaille dans des domaines variés pour maintenir la motivation de l’enfant au plus haut niveau.

Selon le profil et les objectifs, on peut proposer :

 

 - de l’encastrement pour développer les performances visuelles,

 - de l’imitation,

 - de la reconnaissance d’objets ou d’images...

 

  • 80% des activités qui sont proposées en séance, sont faciles. Elles font déjà partie du répertoire de l’enfant.

                  20% des activités sont basées sur les objectifs fixés pour faire évoluer l’enfant

  • Ces activités sont mélangées parmi les activités faciles de façon à ne pas mettre l’enfant en échec.

On peut observer durant la séance si l’enfant aime travailler et si le travail instructionnel est acquis. (remise à la tâche spontanée sans que l’éducatrice le demande par exemple).

Le matériel est varié.

L’éducatrice est dans un rythme intensif, les activités s’enchaînent.

Toute la séance est préparée en amont. (une fiche par activité avec le matériel à disposition)

Le principe de GÉNÉRALISATION

 

La personne formée à la méthode ABA est supervisée une fois par semaine.

Toutes les procédures et techniques instructionnelles sont présentées aux éducatrices pour leur permettre d’accéder au même niveau de compétence avec l’enfant que l’instructrice . L’objectif est que l’enfant puisse travailler avec différentes personnes dans des  endroits différents et avec un matériel varié.

 

Le travail de l’enfant est rythmé par le renforcement positif.

L’éducatrice / instructrice travaille avec « la promesse ». 

C’est l’enfant qui choisit le renforçateur positif     qu’il va obtenir ( un aliment, un jouet à manipuler, un instrument de musique…)

 -> Il sait que dès qu’il a le comportement attendu, il le recevra

-> Encouragements et félicitations prononcées sur un ton enjoué accompagnent toujours la récompense 

 

 

La mise en place de l’intraverbal se compose du travail des opérants verbaux :

  • la demande,

  • la dénomination des objets,

  • les écholiques (répéter les sons que donne l’instructeur)

-> le façonnage du langage

Troisième Phase       LE TRAVAIL DANS L’ENVIRONNEMENT NATUREL (NET)

C’est l’art de créer des situations motivantes pour l’enfant.

Ce travail représente 80% du temps de la journée, les 20% restants sont consacrés au travail intensif sur table.

 

On va mettre en place des situations motivantes pour l’enfant afin de l’aider à généraliser ses apprentissages, compétences.

Tous les intervenants auront réalisé leur pairing en amont avec l’enfant.

Tout ce qui a pu être travaillé dans le travail intensif sur table va être généralisé dans l’environnement naturel de l’enfant pour qu’il puisse s’exprimer et agir dans son environnement et pas seulement à table.

Les éducatrices créent des  situations de motivation pour les enfants afin de les inciter à faire des demandes spontanées. 

Ex : en arrêtant la situation plaisante : Ex : sur le vélo pour travailler la demande « pousse » L’enfant a tellement envie que cela continue qu’il en fait la demande à l’adulte.

 

En faisant la course, l’éducatrice teste la mémorisation d’intra verbaux comme :

à vos marques / prêt / partez

Le renforcement :

un des principes directeurs de l’apprentissage

 

Durant le pairing, on va établir une liste d’objets, des préférences de l’enfant.

Il peut s’agir de :

  • jouets de musique (flûte)

  • jeux (encastrement, livre)

  • jouets sensoriels (peluche, boule lumineuse, bulles)

  • d’aliments (biscuits, fruits, compote)

 

Avant chaque séance de travail intensif sur table on évalue avec quels types de renforçateurs l’enfant a envie de travailler ce jour-là.

Plusieurs sont évaluées :

Le renforçateur choisi en premier par l’enfant sera considéré comme le plus puissant :

Il sera donné à l’enfant en premier quand il aura bien répondu, qu’il aura bien participé, se sera bien tenu, aura eu le comportement attendu.

 

Les renforçateurs choisis en deuxième et troisième lieux seront appelés "renforcement différentiel" :

Ils seront donnés à l’enfant lorsque la réponse, l’attitude de l’enfant ne correspond pas tout à fait à ce que l’on attend de l’enfant ( répond avec de la latence, se trompe sur des acquisitions qu’il maîtrise).

 

On appellera « renforçateur » uniquement les items qui ont permis :

de créer ou d’augmenter un comportement à développer.

Il faut être imaginatif pour proposer sans cesse de nouveaux items pour éviter de n’avoir que de l’alimentaire

L’accompagnant va partir d’abord des intérêts de l’enfant du moment.

Ex : économie de jetons avec le renforçateur puissant à la fin que l’enfant choisit

Sur image -> il devra réussir plusieurs épreuves pour compléter la fiche et recevoir l’objet

L’évaluation

Évaluation des domaines du comportement verbal et programmes d’intervention (VB-MAPP)

Suite au pairing on procède à l’évaluation

 -> Rapport complet qui va présenter ses différentes compétences dans les différents domaines.

 

L’évaluation des différentes compétences dans différents domaines :

  • domaine des demandes

  • dénomination

  • compréhension,

  • performance visuelle

  • le jeu

  • l’autonomie : habillage, hygiène, alimentation

  • l’imitation

  • l’’intraverbal

  • le travail à table

  • les barrières de l’apprentissage : comportements problèmes, comportements difficiles, répertoire de demande défectueux, répertoire de dénomination défectueux,

avec 3 niveaux : de 0 à 18 mois / de 18 mois à 30 mois  / de 30 à 48 mois

 sachant que le niveau se base sur le développement d’un enfant TYPIQUE.

 

-> Récapitulatif des objectifs dans les différents domaines, très précis

Objectif : Développer un outil de communication

 

L’évaluation se fait quotidiennement et plusieurs façons avec des grilles d’analyses et graphiques pour tous les domaines travaillés.

Ces documents sont complétés , très précisément (date d’introduction, d’acquisition)

et sont rassemblés dans une farde afin que tous les intervenants y accèdent.

En tant que future orthopédagogue, cette méthode me parle. Elle montre bien l’importance d’identifier les compétences de l’enfant dans les différents domaines et d’analyser les obstacles à l’apprentissage. Elle nous montre l’importance d’être précis dans les objectifs qu’on va fixer afin de mettre en place ce qui est nécessaire pour atteindre ces objectifs et permettre de faire évoluer un enfant.

J’aime l’idée que tous les intervenants travaillent dans ce même cadre très défini, que tous participent à l’évaluation régulière des objectifs fixés pour l’enfant.

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