Mon année d'orthopédagogie
par Coconique
Déficience motrice.
Pour ce cours, je vais vous présenter un résumé des concepts vus.
Nous nous sommes principalement interrogés sur l’infirmité motrice cérébrale.
Il me semble important de s’accorder sur plusieurs définitions :
Le HANDICAP
est un désavantage social.
La DÉFICIENCE
est une altération d’une structure sur le plan physiologique ou anatomique.
L’INCAPACITÉ
est la réduction partielle ou totale de la capacité d’accomplir une activité .
On parlera de :
-
polyhandicap : en cas de lésions massives
avec réduction presque totale , voir totale d’autonomie.
-
pluri handicap : en cas d’atteinte de plusieurs systèmes suite à une cause commune.
-
multi handicap : en cas d’association de symptômes, maladies ou handicaps sans lien entre eux.
Qu’est-ce que l’infirmité motrice cérébrale (IMC) ?
L’IMC est un trouble moteur non progressif, non héréditaire,
dû un défaut ou une lésion du cerveau survenue à la période anténatale, périnatale ou postnatale.
Ces lésions cérébrales font suite d’un trouble circulatoire provoquant une diminution de l’apport sanguin ou d’une hémorragie,
ce qui empêche le cerveau de se développer correctement (touche 2 nouveau-nés sur 1000).
Les signes révélateurs
le premier signe de l’IMC est
une difficulté dans le développement de la motricité :
-
L’enfant ne tient pas sa tête;
-
n’arrive pas à ramper en utilisant ses membres inférieurs;
-
il tarde à se tenir assis seul;
-
il n’utilise qu’une seule main…
Un peu plus tard
-
on retrouve un contrôle moteur anormal,
-
une raideur des membres inférieurs,
-
une main toujours fermée,
-
le tronc asymétrique…
Ce sont souvent les parents qui remarquent ces signes et le signalent.
Symptômes et troubles associés
dépendent de :
-
la nature de la déficience,
-
l’étendue
-
la localisation des lésions du cerveau.
Provoquant :
-
troubles moteurs
qui peuvent impliquer des difficultés dans les apprentissages
-
troubles associés
la méconnaissance de l’hémicorps atteint,
troubles du regard,
troubles du langage,
difficulté dans l’organisation du mouvement,
difficulté dans le repérage spatial,
difficulté d’analyses des images ou objets (dû au mauvais fonctionnement du cerveau, ce ne sont pas des difficultés visuelles).
Classification est basée sur la distribution topographique
Monoplégie : atteinte d’un seul membre.
( Rare dans le cadre de l’IMC)
Diplégie spastique : atteinte des deux membres inférieurs, spasticité à leur racine (le plus fréquent).
Paraplégie : atteinte des membres inférieurs spastiques.
Rare dans le cadre de l’IMC.
Tétraplégie : atteinte des membres inférieurs et d’un membre supérieur.
troubles associés : convulsions, anomalies du langage ou de la parole, anomalie au niveau de la coordination oculaire.
Quadriplégie : atteinte des quartes membres et du tronc.
troubles associés : convulsions, anomalies du langage ou de la parole, anomalie au niveau de la coordination oculaire.
Athétose : trouble du contrôle postural avec mouvements involontaires et avec des mouvements de faible amplitude,
plus du côté des extrémités des membres.
S’accompagne de troubles de la parole dus à une contraction des muscles phonatoires, , et d’une hypotonie permanente.
Hémiplégie cérébrale infantile : atteinte de la moitié du corps ( touche souvent les membres supérieurs)
Signes associés : une diminution du champ visuel du côté atteint, un strabisme, une astéréognosie, des troubles du langage et des troubles visuo-spacial.
Il existe 3 formes d’hémiplégies :
Forme spastique : ( la plus répandue)
-
mouvements lents,
-
crispés,
-
rigides
-
dus à une très grande tension musculaire
Forme athétide :
-
mouvements mal coordonnés,
-
involontaires,
-
provoqués par des variations brusques et imprévisibles de la tension musculaire.
Forme ataxique : ( la moins répandue)
-
mouvements maladroits
-
manque d’assurance
-
équilibre dans la marche très précaire,
-
tension musculaire réduite, hypotonie (la moins répandue).
Prise en charge
On ne pourra pas agir sur la lésion cérébrale.
La prise en charge d’un enfant IMC doit être précoce.
L’ accompagnement sera à la fois pour l’enfant et sa famille.
Il faudra informer les parents de telle manière qu’ils prennent connaissance du handicap de leur enfant,
comprennent ces particularités et puissent voir ses capacités. Il pourra accomplir plein de choses.
On va viser l’autonomie maximale de l’enfant dans tous les domaines
On évaluera
-
Le contrôle moteur
-
Les capacités intellectuelles
-
du comportement psycho-affectif
-
Le domaine médical
Afin de partir de ce que l’enfant est capable de faire.
La prise en charge d’un enfant IMC est pluridisciplinaire :
Kinésithérapie pour travailler tout ce qui force, amplitude musculaire.
Ergothérapie pour travailler à la mise en place d’aides techniques pour favoriser l’autonomie des gestes quotidiens.
Logopédie en cas de troubles du langage.
Psychomotricité pour travailler activité physiques adaptées.
l’éducation conductive d’András Pető.
Cette méthode de rééducation motrice a pour but d’apprendre aux enfants comment contourner leur handicap moteur.
On va réaliser des activités qui vont permettre de solliciter les parties du corps non utilisées au même titre que les autres afin d’arriver à une autonomie fonctionnelle.
L'adapter à son environnement social, mais également construire un climat de confiance qui va lui permettre de grandir et d’être acteur de son acte d’apprentissage.
Cette méthode s’adresse à l’enfant et non à son handicap, on tient compte de tous les aspects, dans sa globalité (affectif, cognitif, moteur, social…).
Professeur : Monsieur Mbo Gonda André.
Sources :
Mbo Gonda, A. (2019-2020). Infirmité motrice cérébrale. Haute École Bruxelles-Brabant : He2b, Bruxelles.
Mbo Gonda, A. (2019-2020). Implantation de la méthode Petö d’éducation conductive en institution pour handicapés moteurs. Haute École Bruxelles-Brabant : He2b, Bruxelles.

Handicap : l'éducation conductive, une prise en charge innovante - Le Magazine de la santé
Activités :
Nous avons imaginé trois activités pour des personnes atteintes d’IMC.
Je les ai construites avec Solenne Debatty.
Les voici :
Activité créée pour une personne paraplégique :
-
Réalisation d’un circuit de psychomotricité.
Objectifs poursuivis :
° Réalisation d’une activité sportive qui permet de valoriser, coopérer, être reconnu en tant que personne, d’appartenir à un groupe.
° L’objectif est de faire gagner son équipe. Pour cela, il faut s’entraider.
° Permet de développer les membres supérieurs.
Déroulement : Course relais. Ils doivent chacun réaliser une activité et se faire une tape lorsqu’ils ont fini.
Mettre le ballon dans chaque cerceau.
Faire rouler le ballon sur une poutre.
Se déplacer en zig-zag entre des cônes et récupérer des balles.
Récupérer un ballon de la personne de l’étape précédente en l’attrapant et le placer dans le panier de basket.
. Activités créées pour une personne hémiplégique
-
Reconnaître et associer des paires semblables.
Objectifs poursuivis :
Reconnaître et associer des paires semblables de sachets contenant des matières différentes.
Exemples du contenu des sachets : riz, couscous, pois, farine, petites billes, grains de sable, …
Déroulement : Les sachets sont placés devant l’enfant et il doit toucher, sentir afin d’associer les paires semblables.
Variante : Selon l’atteinte la sensation sera différente. L’adulte peut aider le patient. Lui demander de comparer deux sachets.
-
A la piscine - hydrothérapie
Objectifs poursuivis :
Travailler dans l’eau pour prendre conscience que le poids de la partie qui est paralysée n’est pas un poids.
Elle peut se mouvoir.
Déroulement :
Laisser la personne en autonomie dans l’eau pour qu’elle prenne connaissance de ses sensations et de son corps ( de son schéma corporel). Qu’elle puisse ressentir l’apesanteur.
Le but de ces activités est de permettre aux personnes d’être autonomes.
Selon le docteur Andréas Petö, le corps est un tout.
Il faut réaliser des activités qui vont solliciter les parties non utilisées au même titre que les parties utilisées.
Rôle de l’orthopédagogue :
En tant qu’orthopédagogue nous pouvons accompagner la personne IMC, pour cela, il faudra :
-
Avoir une attitude d’écoute envers les parents et la personne .
-
Être le lien entre tous les intervenants.
-
Rassembler les informations et les compléter en observant la personne afin de déterminer ses besoins spécifiques.
-
Aider à la mise en place d’aménagements pour lui faciliter ses déplacements, ses apprentissages, son autonomie. Faire en sorte qu’elle puisse se sentir à l’aise dans son environnement.
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Guider l’équipe éducative sur les éléments auxquels être attentif dans l’accueil de cet enfant, cette personne.
-
Respecter son rythme
-
Avancer petit à petit.
Encourager chaque progrès,
être positif,
travailler l’estime de soi.
-
Les sensibiliser à ses besoins spécifiques ( voir également troubles associés)
afin de les impliquer, leur faire prendre conscience de l’importance de respecter, d’utiliser les différents aménagements.
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Proposer des moyens pour rendre la personne la plus autonome possible dans chaque domaine de sa vie.
-
Nous pouvons également participer aux activités permettant de développer sa motricité
proposer des activités attrayantes, en fonction de ses centres d’intérêt.
Lors de ce cours :
Ce cours m’a apporté beaucoup de nouvelles connaissances et je me rends compte que je peux apporter une aide à une personne avec infirmité motrice cérébrale .
J’ai pu me rendre compte que j’avais une vision erronée de l’infirmité motrice cérébrale : j’avais associé l’IMC à une déficience intellectuelle, à cause de l’atteinte cérébrale alors qu’elle n’est pas toujours associée, tout dépend de la zone cérébrale touchée.
Les vidéos vus en cours m’ont permis de découvrir la méthode Bobath que je connaissais uniquement de nom et la méthode Petö. Cette dernière me semble être utile pour travailler avec ce public.
Voici le lien vers le centre de documentation de l’AVIQ source énorme d’informations